Réflexion sur l’évangile du 21 juillet | 16e Dimanche du temps ordinaire.
«Venez à l’écart et reposez-vous un peu.» Le Jésus des Évangiles est un être plein d’humanité. Nous le voyons soucieux de se retirer dans un endroit désert, avec ses disciples qui reviennent d’une tournée pastorale intense et épuisante. Se reposer est une nécessité humaine. Souvent, je dis souvent aux paroissiens: une personne reposée est une personne plus reposante. Qui ne sait pas prendre du repos au bon moment se détruit. Pour Jésus et ses disciples, se retirer à l’écart pour reprendre leur souffle et réfléchir sur leur action, ce n’est pas perdre de vue la mission, mais prendre au contraire le moyen de mieux la réaliser. Jésus se préoccupait donc de la bonne santé et de l’équilibre psychique de ses disciples. Il faut savoir inscrire des moments de détente à notre agenda, sans sentiments de culpabilité.
Mais, Jésus et ses disciples ne resteront pas longtemps tranquilles au désert. Des gens viennent les rejoindre avant même qu’ils y soient rendus. Une question se pose alors: faut-il demander à ces personnes de retourner chez elles ou faut-il les accueillir et répondre à leurs attentes? Saint Marc nous dit: Jésus fut «saisi de pitié» face au besoin de ces gens qui sont en quête de lumière et de vérité. Ils trouvent en Jésus cette source de vie qu’ils recherchent sans doute depuis longtemps et n’ont pas trouvée avant de faire sa rencontre.
Pour répondre à leurs attentes, Jésus modifie ses plans. Et, il se met à les enseigner longuement. C’est pour lui le plus urgent. Sans doute, trouvera-t-il, un peu plus tard, le temps de prendre un peu de repos avec ses disciples. Par ce passage de la Parole, Jésus nous invite à une attitude de souplesse plutôt que de rigueur. Accepter de se laisser déranger. La souplesse est évangélique. Elle est une expression de la charité dont le Christ a donné l’exemple. C’est là que nous voyons que Jésus était un homme de cœur. Il savait s’attendrir. Il était vulnérable. On pouvait l’émouvoir. En résumé, il était plein d’humanité.
Puissions-nous, nous aussi, être et devenir de plus en plus des personnes de cœur. Demandons-le-lui avec confiance.
Jean-Marie Proulx, prêtre