Réflexion sur l’évangile du 27 février: 8e dimanche du temps ordinaire
«Jésus disait à ses disciples en parabole: ‘Un aveugle peut-il guider un autre aveugle?’» La parole de Jésus sur les «guides aveugles» qui prétendent conduire les autres peut s’appliquer à nous tous, car chacun et chacune, dans un domaine ou un autre, nous avons cette responsabilité de «guider»: une famille, une entreprise, une équipe, une association, une cité, une paroisse. Quelle est ma responsabilité? De qui ai-je la charge? Qui dépend de moi? Suis-je compétent? Suis-je lucide? Est-ce que je «vois» clair? Je Te prie, Seigneur, pour tous ceux et celles dont j’ai la responsabilité. Aide-moi à éviter ces pièges, ces «trous» qui sont sur notre chemin. Fais-moi voir clair.
«Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas?» Cette parabole de la «poutre et de la paille» est devenue légendaire. Nous sommes tous tentés de dire: «Comme c’est bien vrai!»… en pensant aux autres. Mais, précisément, Jésus nous demande de nous remettre en cause nous-mêmes. Avant de changer la société, comme on dit, il n’est pas inutile de se réformer soi-même. On est frappé de constater une fois de plus que Jésus a peu prôné les «réformes des structures» qui risquent de ne rien changer de tout, si les cœurs ne changent pas.
Et l’Église elle-même doit se réformer sans cesse avant de prétendre changer le monde. Et chaque chrétien n’a jamais fini de se convertir lui-même avant de convertir les autres. Au lieu de «condamner», au lieu de proclamer des «anathèmes», au lieu de passer son temps à «critiquer»… Jésus nous invite, modestement, à chercher tous ensemble à nous améliorer, en commençant par soi-même.
«Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri…» Jésus est un réaliste: c’est aux actes réels qu’on juge un homme, comme un arbre à ses fruits, et non à ses belles intentions ou déclarations. L’homme moderne se caractérise comme soucieux d’efficacité. Jésus aussi. Mais il insiste pour que l’extérieur corresponde à l’intérieur. C’est donc à ses actes qu’on reconnaît le vrai disciple. Une fois de plus, nous remarquons que la trop célèbre distinction «croyant-non-pratiquant» n’est qu’une illusion et une justification facile. Ce sont les «fruits» qui disent si l’arbre est bon ou pourri… vivant ou malade. Ce sont les «actes» qui disent si un homme «croit» ou non… aime ou non… espère ou non.
Père Jerry Tony Solano