Homélie

Soutenir la mission… en paroisse?

Réflexion sur l’évangile du 19 novembre, 33e dimanche du temps ordinaire

 

Avant de partir en voyage, un maître confie des talents à ses serviteurs, chacun selon ses capacités. Même celui qui n’en reçoit qu’un est digne d’une grande confiance; il s’agit en effet d’une grosse somme, l’équivalent de plus de quinze années de salaire d’un ouvrier. Les deux premiers se mettent aussitôt au travail pour faire fructifier la somme qui leur a été confiée. Le troisième va plutôt l’enfouir dans le sol, vraisemblablement pour le mettre à l’abri du vol.

Or, quand le maître revient, les deux premiers reçoivent une récompense, tandis que le troisième est blâmé. Il n’a rien fait de mal, mais il s’est contenté du strict minimum. Le Seigneur n’a rien d’un maître dur: il confie aux siens toutes les richesses du Royaume. À cette confiance correspond cependant l’exigence d’une attitude responsable. Il y a là un avertissement aux premiers chrétiens de porter des fruits, sinon le Royaume leur sera enlevé.

Nous avons tous des talents, de dons, un trésor dans lequel nous pouvons puiser. Ce trésor, c’est nous-mêmes, et il vient de Dieu qui nous a créés à son image. Et c’est vrai aussi que nous n’avons pas tous et toutes les mêmes qualités. Tout le monde n’est pas capable de tout, mais nous avons besoin des talents les uns des autres. Quels sont vos talents?

À notre baptême, nous avons reçu la mission de continuer l’œuvre de Jésus. Il nous fait confiance au point que, parfois, nous pensons qu’il est absent, alors qu’il veut que nous agissions en son nom avec les talents qu’il nous a donnés. Le Seigneur compte sur nous pour prendre soin de notre maison commune, la terre, et de nos frères et sœurs. Le Seigneur compte sur nous aussi pour soutenir la mission de l’Église. Qu’est-ce que je fais en paroisse? Est-ce que je m’y engage ou me repose toujours sur les autres? Le serviteur qui a simplement conservé son talent n’a rien fait du mal, mais devait-il se contenter du minimum?

La vie chrétienne, ce n’est pas seulement entretenir de bons sentiments, c’est aussi agir. Jésus nous invite à être prêts pour son retour. Nous n’en connaissons pas le moment. Aussi, il faudrait vivre chaque jour comme si c’était le dernier. C’est aujourd’hui que je me juge moi-même si je ne fais pas fructifier les talents que j’ai reçus. Le Seigneur nous fait toujours confiance. À nous de prendre nos responsabilités.

Tony Solano, prêtre

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