Homélie

Ne pas rater le rendez-vous

Réflexion sur l’évangile du 12 novembre, 32e dimanche du temps ordinaire

 

Nous sommes tous appelés depuis notre baptême aux noces comme fils et filles de Dieu. Cette image des noces fait penser au Royaume promis et au bonheur auquel Dieu nous invite. Les noces, c’est la joie de vivre dans l’intimité du Père, du Fils et de l’Esprit à jamais… C’est l’épanouissement total de notre être en Dieu, avec tous ceux et celles que nous avons aimés. Nous avons accepté comme les jeunes filles de l’Évangile l’invitation. Nous désirons entrer un jour dans le Royaume et prendre part à la noce éternelle. Mais, il faut attendre le retour de l’époux, nous y préparer, veiller, ne pas sombrer dans un sommeil profond.

On remarque deux sortes de comportements chez les jeunes filles invitées dans la parabole: les unes sont «insensées» et les autres sont «prévoyantes». Les insensées s’assoupissent. Elles auraient voulu la fête tout de suite, sans effort. Ce qui est impossible. Le temps qui se passe entre l’appel de Dieu et l’arrivée de l’époux est un temps d’épreuve destiné à sonder les reins et les cœurs. Le départ se fait entre celles qui sont prêtes à tout pour ne pas rater le rendez-vous et celles qui n’ont pas le courage de l’attente active.

De quel parti sommes-nous? De celui des filles prévoyantes? Ou de celui des insouciantes? Probablement tantôt avec les unes, tantôt avec les autres. Il y a des moments où les appels de Dieu trouvent en nous beaucoup de résonance et d’autres où le courage nous manque pour tendre vers l’idéal auquel nous croyons pourtant toujours, moments où nous nous laissons facilement distraire par mille et une futilités, mille et une préoccupations, mille et un intérêts qui ne sont pas accordés au vouloir de Dieu.

Pour chacun(e) de nous viendra le jour, jour du retour du Christ et jour des noces où chacun aura à répondre de ses choix, de ses actes, de ses refus et de ses «oui» face aux appels entendus. Nous avons la liberté de veiller ou de nous laisser gagner par le sommeil. Dieu nous dit qu’il nous aime et Il propose de faire alliance avec nous. C’est toute sa personne qu’il investit dans l’amour qu’il nous porte.

« Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » L’évangile se termine ainsi. Veiller, c’est agir en être responsable, c’est accomplir, jour après jour, ce que nous pouvons pour ne pas être indignes de l’amour dont nous sommes aimés.

Jean-Marie Proulx, prêtre

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