Réflexion sur l’évangile du 22 septembre | 25e Dimanche du temps ordinaire.
À Césarée, Pierre avait professé sa foi en Jésus le Messie qui avait alors annoncé sa passion, sa mise à mort et sa résurrection. Les disciples n’avaient pas compris, tant ces événements étaient inconcevables pour le roi qu’ils espéraient.
Pour la deuxième fois, Jésus annonce le sort qui l’attend : il sera livré, tué et il ressuscitera. Les disciples ont du mal à comprendre que la gloire soit inséparable de la croix. Ne comprenant rien à ces paroles troublantes ou voulant simplement les ignorer, ils se mettent à discuter entre eux pour savoir lequel est le plus grand.
Jésus ne critique pas cette tendance humaine « naturelle » qui consiste à vouloir être premier. « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Mc 9, 35)
Et dans un geste des plus significatifs, il prend un enfant, le place au milieu des disciples, l’embrasse et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. » (Mc 9, 37)
À l’époque, l’enfant n’avait aucun droit. Il faisait partie de ce qu’il y avait de plus vulnérable, de plus petit, de plus pauvre. Pour Jésus, il représente tous les rejetés, les marginalisés, les sans-pouvoir à qui il a porté une attention toute particulière et qu’il a relevés.
Devenir grand, c’est embrasser la petitesse, c’est accueillir le Christ et l’imiter. Ce revirement des valeurs humaines a provoqué de l’opposition et a contribué à le conduire à la croix. Mais Dieu a cependant reconnu son serviteur et l’a ressuscité.
Tony Solano, prêtre