Réflexion sur l’évangile du 9 juin | 10e dimanche du temps ordinaire.
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à reconnaître notre difficulté à aimer comme Dieu le voudrait et lui faire totalement confiance. C’est ce manque de confiance dans la bonté de Dieu qui a amené Adam et Ève à s’accuser l’un, l’autre. La mauvaise foi à l’égard de Jésus a aveuglé les scribes au point de le croire possédé. Reconnaissons qu’il nous arrive aussi de manquer de confiance en Dieu, et remettons-nous-en à Lui avec assurance. Nous vivons dans un monde où les conflits se multiplient. Nous sommes témoins, presque en direct, des bombes qui tombent sur des quartiers habités et qui font de nombreuses victimes, de catastrophes naturelles qui se succèdent.
La tranquillité que l’on croyait acquise devient précaire. Beaucoup de nos églises sont mises en vente. Nos pasteurs s’épuisent à la tâche. Là où le désespoir pourrait s’installer, saint Paul qui a aussi connu aussi l’adversité nous encourage en nous disant: «Ne perdons pas courage.» Perdre courage, qui signifie: abandonner, ne plus croire à l’impossible, ne plus faire confiance. Il nous invite à devenir de meilleures personnes en faisant preuve de persévérance, en continuant d’aimer, d’espérer, de donner, autrement dit: œuvrer pour rendre notre monde meilleur en faisant le bien.
Jésus nous parle du péché contre l’Esprit Saint quand les scribes l’accusent d’être possédé par un esprit impur, parce qu’il a expulsé des démons. Le péché contre l’Esprit Saint, c’est qu’il n’y a pas de pardon pour quiconque refuse consciemment d’accueillir l’Amour de Dieu, sa miséricorde envers nous. Il peut nous arriver de «douter», mais c’est une attitude qui peut changer. Mais, «ne pas croire», c’est s’endurcir dans la certitude que Dieu ne peut pas me pardonner. Ce qui se passe alors, c’est que je bloque moi-même définitivement le pardon que Dieu voudrait me donner… et mon péché devient alors irrémissible… à cause de moi, et non pas à cause de Dieu parce que je refuse son Amour dans mon cœur.
Jean-Marie Proulx, prêtre