Nous voyons un contraste entre ce roi généreux et ce serviteur qui, après avoir beaucoup reçu, a un comportement dur envers quelqu’un qui lui devait un petit montant d’argent. Il se montre intransigeant envers lui.
Il y a ici un double enseignement :
1. Puisque nous sommes toujours pardonnés par Dieu, nous devons toujours pardonner à nos sœurs et à nos frères, étant donné ce que nous avons reçu de lui.
2. Nous aurons un jour à répondre auprès de Dieu des pardons que nous aurons ou n’aurons pas accordés.
Jésus nous invite à être parfaits comme notre père céleste est parfait. Il a dit aussi : ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu’ils vous fassent. Et, sur la croix, il prie pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Pour lui, le pardon est l’expression directe de l’amour, un amour qui tend vers l’infini. C’est pourquoi Jésus nous demande un pardon qui est sans limites. Son but est de vaincre le mal par une surabondance de bien, de gagner le cœur du méchant par un surplus d’amour. Le pardon est un surcroît d’amour. Il est créateur de nouveaux espaces de vie. Pardonner, pardonner largement, c’est ouvrir largement à quelqu’un les portes de la vie, les portes d’une nouvelle vie. Le pardon fait revivre. C’est l’effet aussi qu’a le sacrement du pardon sur nous. C’est un nouveau départ dans l’amour qui nous est donné.
Jean-Marie Proulx, prêtre