Réflexion sur l’évangile du 10 septembre, 23e dimanche du temps ordinaire
«Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel…» (Rm 13,8)
La lecture évangélique de ce dimanche provient du discours de Jésus sur l’Église. Celle-ci est une communauté, composée de personnes qui ne sont pas parfaites, et où se vivent des difficultés, des conflits. C’est pourquoi elle est avant tout un lieu de pardon. «Si ton frère a commis un péché contre toi…» (Mt 18,15). Ce péché n’est pas d’abord une offense personnelle, mais plutôt un acte que perturbe la vie communautaire ou qui discrédite le groupe aux yeux des autres.
La réponse doit être fraternelle et graduée. Il s’agit moins d’infliger une correction que d’aider un membre de la communauté, par exemple un frère ou une sœur qu’on aime, à retrouver le bon chemin. Il faut le faire avec respect, délicatesse et amour.
D’abord, en tête à tête, pour préserver la réputation de la personne impliquée, puis en faisant appel à deux ou trois témoins selon la suggestion du Deutéronome (cf. 19,15). Quand cela ne suffit pas, on prend alors l’assemblée, c’est-à-dire l’Église, à témoin.
Finalement, dans une telle démarche, il n’y a pas de doute que le Christ soit présent et qu’il éclaire et dirige notre action. Aussi, Jésus nous a précédés dans le chemin du pardon. Il a pardonné à ceux qui lui volaient sa vie et le privaient de sa dignité d’homme. Un pardon que sans doute nous n’arriverons jamais à égaler, mais que n’en reste pas moins l’exemple qui nous motive. Un pardon dont on connaît le besoin pour soi-même et qu’on voudrait arriver à accorder aux autres. Un pardon qui est là, fortement inscrit dans l’horizon des espérances qui nous font vivre et éveillent notre désir de donner la vie.
Tony Solano, prêtre