Réflexion sur l’évangile du 8 septembre | 23e Dimanche du temps ordinaire.
Jésus vient tout juste d’arriver dans le territoire de la Décapole, lorsqu’on lui amène un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler. Jésus l’emmène à l’écart, loin de la foule. Il agira de la même manière avec l’aveugle de Bethsaïde qu’il conduira à l’abri des regards (Mc 8, 23).
Contrairement à ce qu’on lui avait demandé, il ne pose pas la main sur lui. Il refait plutôt les gestes des guérisseurs du temps; il met ses doigts dans les oreilles de l’infirme, lui touche la langue avec sa salive (on sait qu’à l’époque, la salive était considérée comme un remède). Puis, les yeux levés au ciel, comme pour bien signifier que sa puissance vient d’en haut et qu’il attend tout du Père, Jésus soupire. Il prononce la parole de guérison : « Effata! », c’est-à-dire « Ouvre-toi ». Immédiatement, l’homme se met à entendre et à parler correctement.
À première vue, tout semble dit. Pourtant, si l’on pousse un peu plus loin la réflexion, on se rend compte que le miracle ne s’arrête pas là. La parole décisive, « Effata! », fait plus que rétablir l’intégrité physique du sourd. Elle guérit aussi spirituellement le païen qu’il est en ouvrant son cœur à la foi, tout en le rendant capable d’entendre la parole de Dieu et de proclamer ses merveilles.
Plus encore, « Effata! » ouvre en même temps les oreilles et le cœur des témoins, qui ne peuvent plus se taire, y compris les disciples, qui avaient encore peine à comprendre leur Maître. Et même nous. Ne sommes-nous pas aussi des sourds et des muets, souvent fermés à la parole de Dieu et incapables de dire notre foi avec assurance et audace?
Tony Solano, prêtre