Réflexion sur l’évangile du 25 août | 21e Dimanche du temps ordinaire.
Voici le cinquième et dernier extrait du chapitre 6 de l’Évangile selon saint Jean lu au cours de l’année B. Jusqu’ici, les paroles de Jésus n’ont scandalisé que les « Juifs », ceux qui n’ont pas cru en lui. Mais cette fois-ci, ce sont ses proches, ses disciples qui n’arrivent plus à les comprendre. Jésus en est attristé et surpris : si ces mots suffisent à en décourager bon nombre, qu’en sera-t-il le jour où ils le verront en croix? Il perçoit clairement que ses vrais disciples le suivront à cause d’un appel profond venu du Père : la fascination des miracles, la notoriété, l’espoir d’un renversement politique, bref la « chair », d’elle-même, ne peut rien pour susciter la foi.
Le choix qu’exprime Pierre au nom des Douze rappelle l’alternative devant laquelle Josué met le peuple dans la première lecture. Or Pierre n’était vraisemblablement pas le plus brillant ni le plus tempéré des disciples. Lui aussi a souvent trouvé dures les paroles de Jésus. Sa réponse est donc étonnante de confiance. On pourrait mettre ici dans la bouche de Jésus la même phrase qu’a utilisée Matthieu dans un contexte semblable : « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » (Mt 16, 17)
Pierre a persévéré, et c’est dans le temps, à force d’avancer, que les choses se sont éclairées pour lui. Ça demande beaucoup de confiance et d’humilité pour accepter de vivre avec des questions, d’avancer entre la foi et les doutes. Et la seule raison qui pourrait pousser quelqu’un à tenir jusque-là, c’est une inspiration purement divine, l’appel du Père au plus profond de soi. En effet, c’est le Père qui nous attire vers le Christ et nous met en chemin.
Aujourd’hui, l’Esprit Saint nous donne l’élan pour persévérer au-delà des obstacles, pour creuser et étudier les passages bibliques qui nous posent problème, pour trouver toujours à nouveau, dans les Écritures et la grande tradition de l’Église, les paroles de la vie éternelle.
Tony Solano, prêtre
