Réflexion sur l’évangile du 22e dimanche du temps ordinaire.
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » (Mc 7, 5) C’est la question posée à Jésus par les pharisiens. Et saint Marc, dans son évangile, nous précise que les pharisiens sont attachés encore à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de cruches, de plats, et au retour du marché ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau.
Au temps de Jésus, se laver les mains et s’asperger d’eau au retour du marché était une façon de s’inscrire parmi les purs. Se laver les mains, ce jour-là, signifiait que, sur les places publiques, les apôtres avaient contracté une impureté rituelle en fréquentant des étrangers. L’évangéliste Marc dit que toutes sortent de personnes essayaient de toucher Jésus sur les places publiques (Mc 6, 56). Respecter les rites et se purifier était pour un Juif une façon de montrer qu’il faisait bien partie de cette race choisie, et un moyen de se rappeler pour se mériter les faveurs divines, mais malheureusement tout cela avait dégénéré et pris une autre signification : ce qui vient de l’extérieur rend impur à l’intérieur.
Jésus nous dit aujourd’hui : « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » (Mc 7, 15) Entendre Jésus parler ainsi a dû être une expérience libératrice pour ses auditeurs. Qu’y a-t-il au plus profond de nous? Quels sont les désirs qui nous habitent ? Ce n’est pas tant le monde qui nous rend impurs, semble dire Jésus, c’est nous-mêmes qui distillons l’impureté. Le mal n’est pas tant extérieur qu’inhérent à nous. C’est au plus intime de notre cœur, de notre propre volonté, que nous optons pour ou contre le mal. L’enseignement de Jésus était clair : ce qui compte, c’est le cœur. Ce qui est important, c’est ce qui se passe à l’intérieur de l’homme. Ce qui est essentiel, c’est la décision de la personne d’adhérer au bien et de renoncer au mal et non pas les observances liées à telle ou telle culture.
Père Jerry Tony Solano