Homélie

Pour servir et non pour être servi

Réflexion sur l’évangile du 5 novembre, 31e dimanche du temps ordinaire

«Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé.» (Mt 23, 11-12)

L’introduction porte sur l’autorité et le pouvoir religieux (23, 1-12). Elle s’adresse (v. 1) aux foules, soumises aux scribes et à l’influence pharisienne, et aux disciples chrétiens, présents et à venir. L’interpellation se divise en deux parties.

La première partie (v. 2-7) s’en prend directement aux scribes et aux pharisiens. Jésus ne conteste pas leur légitimité (v. 2-3a), mais leur conduite qui contredit la mission dont ils sont investis. Ils imposent aux gens un fardeau qu’eux-mêmes ne portent pas (3b-4); ils se font remarquer par des signes religieux ostentatoires (v. 5); ils cherchent les honneurs sociaux et aiment qu’on les appelle rabbi («mon maître», v. 6-7).

La deuxième partie (v. 8-10) rebondit sur ce titre et passe aux rapports entre les ministères chrétiens et les fidèles. Nul ne se fera saluer comme «rabbi», car le seul enseignant est Jésus (v. 8), ni comme «père», car le seul Père est celui des cieux (v. 9), ni enfin comme «guide», puisque les disciples n’ont pas d’autre guide que le Christ.

Pour conclure (v. 11), le ministre a pour juste place celle du serviteur, dans une attitude d’accueil fraternel évoquée par le discours sur l’Église (18, 5) et à l’exemple du Fils de l’homme venu pour servir et non pour être servi (20, 25-28). En fin de compte (v. 12), le ministre cultivera l’humilité, sous peine de se voir un jour abaisser par Dieu.

Tony Solano, prêtre

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