Le pardon nous transforme

Réflexion sur l’évangile du 3 avril: 5e dimanche du Carême

«Celui qui est sans péché qu’il soit le premier à lui jeter la pierre.» C’est alors que tout chavire. Nous voyons qu’il faut d’abord sonder notre cœur. Pensons à cette phrase de la poutre et de la paille. «Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère alors que la poutre, qui est dans ton œil, tu ne l’as remarques pas.» (Mt 7,3)

Il y a beaucoup à retenir de cet épisode:

D’abord l’assurance que le Christ ne condamne jamais.

L’assurance également que, pour nous apprécier, son point de référence n’est pas la loi. Pas la loi ancienne, et encore moins les lois qu’édictent les gouvernements et les cours de justice.

Le jugement qu’il porte sur nous ne nie pas non plus la valeur et la nécessité des lois humaines. Il se situe au-delà. Jésus voit les choses autrement. Son ultime loi à Lui, son ultime loi de référence, c’est l’amour qui pardonne, c’est l’amour qui sait trouver des chemins neufs pour créer des êtres nouveaux.

La femme qui avait gravement péché n’est pas retournée chez elle en étant la même. Elle était transformée. Quelqu’un venait de lui offrir une chance inespérée, celle de vivre autrement, celle de revivre. En accordant le pardon, Jésus appelle toujours à une autre vie: «Va et ne pèche plus.» Va et vis comme tu dois vivre. Saint Paul dirait: «Va en regardant vers l’avant, en poursuivant ta course pour saisir tout ce que le Christ t’offre.» (Ph 3)

Il doit en être ainsi des pardons que nous recevons. Le pardon divin possède ce pouvoir non seulement de nous purifier, mais de nous transformer. Il peut réaliser en chacun, chacune, de nous ce qu’annonçait le texte d’Isaïe:

«Je fais un monde nouveau. Je vais faire passer une route dans le désert, des fleuves dans les lieux arides.»

Seigneur Jésus, toi qui as rétabli la femme adultère dans son intégrité, renouvelle pour nous ton geste d’alliance. Avec toi, nous entrerons dans une vie nouvelle.

Amen.

L’abbé Jean-Marie Proulx

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