Fidèle à une longue tradition, l’Église célèbre en ce dernier dimanche de l’année le lieu où le Fils de Dieu a planté sa tente, la famille où Jésus est né et a grandi.
Le texte s’ouvre sur une allusion à la situation économique et sociale de la famille de Jésus. En effet, apporter au temple «un couple de tourterelles ou deux petites colombes» restait accessible pour les gens moins nantis. En effet, on pouvait élever à domicile ces petits animaux pour les besoins domestiques et les offrir de façon légitime au Temple, comme indiqué au passage du Lévitique (12, 8) que cite l’évangéliste. Cette disposition de la loi juive témoigne d’une volonté claire: chaque membre du peuple de Dieu doit être en mesure de participer aux sacrifices du temple. Ce qui importe, ce n’est pas le statut social ni l’ampleur de l’offrande, mais bien la qualité de la communion avec Dieu.
Cette brève mention des petits oiseaux met en valeur, par contraste, les paroles éclatantes de Syméon et la louange d’Anne au sujet de ce que Dieu accomplira grâce à l’enfant. Autant la famille de Jésus est humble, autant sa contribution à l’histoire du peuple de Dieu est immense. Les noms de ces deux personnages rencontrés au Temple sont des programmes de vie croyante: «Syméon» évoque l’écoute et «Anne» se réfère à la grâce accordée par Dieu.
La famille de Jésus les croise dans un lieu et un moment imprégné des hauts faits de Dieu: les propos détaillés de Syméon, dans sa bienveillance à l’égard de son peuple. Anne, pour sa part, chante les louanges de Dieu pour «la délivrance de Jérusalem ».
La conclusion du texte nous ramène dans la petite ville de Nazareth, où l’enfant grandira sur les plans physique et intellectuel. Cette mention du microcosme familial de Jésus offre une occasion pour parler de nos familles, ces milieux de vie précieux, qui peuvent constituer un point d’ancrage pour découvrir la présence de Dieu.
Tony Solano, prêtre
