L’Évangile de ce dimanche 14 mars, qui correspond à la fin du dialogue de Jésus avec Nicodème, nous dit que Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé (Jn 3, 17). En effet, l’initiative de Dieu à l’égard du monde ne vise pas à le juger, à le condamner, à le laisser périr, elle a au contraire pour but de le conduire vers la « vie », vers la « vérité », vers la « lumière ».
Ces mots disent le projet d’amour de Dieu, non seulement pour l’humanité, mais pour le « monde entier », ce qui inclut aussi la création. Cet amour inconditionnel ne se mérite pas, il ne se conquiert pas, il se reçoit comme un don précieux et unique. Au double sens de ce mot don. D’abord, non seulement Dieu « donne » son Fils unique, mais, ce faisant, il ouvre, pour quiconque accueille ce don, un présent renouvelé.
Celui « qui croit au Fils » est déjà passé de la mort à la vie, et il a, ici et maintenant, la « vie éternelle ». Quant à celui qui ne croit pas au Fils, il n’est pas irrémédiablement condamné. Mais choisissant de « ne pas venir à la lumière », il passe à côté de l’existence nouvelle que Dieu lui offre aujourd’hui.
Il faut bien reconnaître que ce message d’amour a été et est encore trop souvent ignoré par les Églises, quand elles ne témoignent pas à l’égard du monde de la même bienveillance que Dieu. Elles oublient que c’est dans ce monde tel qu’il est, avec ses obscurités et ses illusions, qu’elles sont envoyées pour y témoigner par leurs « œuvres » bonnes de la libération et de l’amour divin.
Père Tony Solano