Homélie

Avons-nous soif de bonheur?

Réflexion sur l’évangile du 17 décembre | 3e dimanche de l’Avent 

 

La lecture évangélique comprend deux extraits qui situent la mission de Jean le Baptiste par rapport à celle de Jésus. Le premier extrait (6 à 8) parle de la venue de Jean Baptiste. Ce dernier est envoyé par Dieu pour «rendre témoignage à la lumière». Et les versets 19 à 28 sont une transition entre le prologue et le début du ministère de Jésus.

Les questions posées à Jean reflètent l’état d’esprit qui régnait alors dans la population juive. On attendait le Messie de façon très prochaine, mais cette attente prenait des formes diverses. D’où les questions: «Qui es-tu? (…) Es-tu le prophète Élie? (…) Es-tu le Prophète annoncé? (…)» On comprend que les gens de tradition juive aient pu prendre Jean pour le Messie, car son activité de baptiste pouvait évoquer la venue des derniers temps. Jean le nie clairement: «Je ne suis pas le Christ.» Il nie aussi être Élie dont le retour était attendu juste avant celui du Messie (cf. Malachie 3, 23-24). Il n’est pas non plus le prophète annoncé par Moïse dans le livre du Deutéronome (cf. 18, 15-18). «Alors qu’en est-il? (…) Qui es-tu? (…) Que dis-tu sur toi-même?», lui demandent les envoyés des prêtres et des lévites.

Jean déclare qu’il est «la voix de celui qui crie dans le désert», qui ouvre la route à celui qu’ils ne connaissent pas, en référence au prophète Isaïe (cf. 40, 3) qui annonce la venue d’un envoyé pour préparer le chemin du retour des exilés de Babylone.

Jean est aussi celui qui administre un rituel d’initiation en vue du baptême dans l’Esprit. Il attire les foules, mais il les dirige aussitôt vers le Christ. C’est ce dernier qui est important au point que Jean ne se considère «pas digne de délier la courroie de sa sandale».

C’est à nous, maintenant, de répondre à notre vocation de prophètes reçue à notre baptême. À nous de témoigner de la présence du Christ parmi nous, de révéler aux gens de notre temps la source de cette soif de bonheur qui les habite. Notre monde a de la difficulté à croire. Il rejette un Dieu qui est vu comme l’ennemi des humains, alors que c’est tout le contraire. À nous de proclamer la bonne nouvelle d’un Dieu qui aime les humains au point d’avoir voulu en devenir un lui aussi.

Tony Solano, prêtre

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