Une étincelle de lumière frappe son cœur.

Réflexion sur l’évangile du 30e dimanche du temps ordinaire.

« Tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse… » (Mc 10, 46) Jésus est en route vers Jérusalem où il va affronter la croix. Et il est en train de passer par Jéricho. On dit que Jéricho est la plus vieille ville du monde. Elle n’est pas loin de Jérusalem, une distance de seulement 40 km sépare les deux cités. Le voyage de Jéricho à Jérusalem est la dernière étape de sa longue marche vers la Ville de David.

« Le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. » (Mc 10, 46) Bartimée entend dire : c’est Jésus de Nazareth qui passe. À ce moment-là, une étincelle de lumière frappe son cœur et il se met à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Bartimée ne voit pas le soleil, il ne voit pas la lumière du jour, mais il voit plus loin : il voit dans ce Jésus, ami des pauvres et des souffrants, celui que les prophètes avaient annoncé, celui qui est venu faire voir les aveugles, faire entendre les sourds, faire parler les muets, guérir les lépreux et annoncer une année de bienfaits de la part du Seigneur. Bartimée pressent que son salut est proche.

Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » (Mc 10, 49) Bartimée jette son manteau, qui était peut-être la seule chose qu’il possédait, pour pouvoir courir sans encombre vers le Seigneur. Il bondit et court vers Jésus. Oui, son cri a été entendu. Son angoisse a été ressentie. Il a trouvé de la sympathie.

Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » (Mc 10, 51 – 52)

Cette question de Jésus, l’Évangile de ce dimanche nous invite nous aussi à l’entendre. Bartimée, c’est un peu chacun de nous, parfois plongé dans la nuit, mais habité par la confiance. Et nous connaissons tous des personnes qui nous disent leur angoisse, ou nous crient leur détresse. Entendons derrière leur parole ce qu’ils veulent nous faire comprendre, leur peine ou leur nostalgie, leur indignation ou leur impuissance. À travers nous, ils crient vers le Christ. Disons-leur : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » Dieu a besoin d’une Église attentive aux cris du monde.

Père Jerry Tony Solano

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