Homélie

L’Évangile de Jésus, une invitation avant tout

Réflexion sur l’évangile du 22 octobre, 29e dimanche du temps ordinaire

« Tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité. » (Mt 22, 16)

« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » (Mt 22, 17) Selon Matthieu, les partisans d’Hérode et certains pharisiens poussent Jésus à exprimer une parole imprudente. Ils lui tendent ainsi un piège, car il risque de se faire coincer pour des raisons soit politiques soit religieuses. S’il se prononce contre l’impôt, ses interlocuteurs pourraient le dénoncer comme un opposant à l’autorité romaine et se débarrasser ainsi de lui. S’il invite au contraire à le payer, il serait accusé de traîtrise à Israël et à son Dieu.

Jésus ne répond directement à la question. Il ne se substitue pas à la décision qui revient à chaque personne. Il recadre toutefois la question à un niveau bien plus profond et met du coup ses interlocuteurs devant leurs propres contradictions. Il n’entre donc pas dans le jeu du permis et du défendu, car son Évangile n’est pas un code de règles à respecter. Il est au contraire une invitation à entrer en alliance avec le Dieu vivant et avec le Christ ressuscité dans l’Esprit Saint. Il est un espace de rencontre entre Dieu et l’être humain par l’entremise de l’homme de Nazareth.

En demandant de rendre à César ce qui lui est dû, Jésus renvoie ses interlocuteurs à leur responsabilité et les invite à reconnaitre une situation de fait. Il leur apprend que la foi ne soustrait pas le croyant ou la croyante des réalités du monde. Nous vivons tous et toutes dans un univers complexe. Le témoignage de notre foi et de notre espérance se heurte à des choix et à des décisions sociales, politiques et religieuses parfois difficiles.

Alors, rendre à Dieu ce qui lui appartient, c’est accueillir le Christ et le mettre au cœur de sa vie. C’est s’ouvrir à lui et reconnaître qu’il est celui dont nous tirons le meilleur de nous-mêmes. En Jésus Christ et par lui, nous nous découvrons icônes vivantes de Dieu.

Tony Solano prêtre

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