Une vente de garage pas comme les autres…et une histoire de l’Église

Vendredi 10 septembre, nous nous sommes présentés tôt devant la salle Sainte-Thérèse.
Vous savez, le local situé juste au-dessous du presbytère.
Le temps est frais, mais le soleil brille ici et là à travers les nuages dispersés dans le ciel nous laissant entrevoir une belle journée devant nous.
Hervé, mon nouvel et sympathique apprenti, ma bien-aimée et moi sortons les nombreuses collections de livres et d’objets religieux afin de pouvoir les ranger sur les tables sur le parterre du presbytère. Tant de belles choses, tant d’histoires racontées, tant d’auteurs qui ont accouché sur papier leur soif de connaître et leur désir de
transmettre aux générations suivantes, là devant nous. Et nous sommes partie prenante de cette belle aventure de foi et de partage.
Jour 1 de la vente de garage à la ville de Sainte-Thérèse.
Nous avions hâte. Depuis des lunes, ma bien-aimée et moi parcourons des foires de livres et participons activement aux ventes de garage. Cela fait partie, disons, de notre ADN.
Guy, notre globe-trotteur humanitaire toujours fidèle quand on fait appel à ses services, est venu nous joindre un peu plus tard, car on ne peut entreprendre une telle journée sans le concours de quelques bénévoles. En famille, on s’entraide.
Au contact des personnes et des conversations improvisées au gré des évènements, le jour prend des couleurs et nous fait vivre de nouveau. Pas vrai ?
Je vous raconte une anecdote.
Au fil de la journée, beaucoup de jeunes de cégep passent jeter un coup d’œil en allant tout bonnement à leurs cours (ou au retour de leurs cours). Un jeune s’arrête et pose son regard sur une collection de livres.
« C’est combien, les sept volumes ? »
Je regarde et je vois que c’est « Une histoire de l’Église » éditée, tenez-vous bien, en 1924, il y a presque cent ans ! Je lui réponds :
« 65 dollars, mais je vous laisse le tout à 60 dollars. »
« Non, non, monsieur, vous me dites 65 dollars et je vous remets 65. »
Intérieurement, je me dis : il est bon, ce jeune.
Il continue de regarder les nombreux objets sur les tables et voici qu’il arrive avec en main deux crucifix et me remet le montant fixé.
« Êtes-vous croyant ? » lui dis-je, un peu étonné de toute sa démarche.
Et du tac au tac, il me répond, avec la candeur d’un jeune qui a vraisemblablement la vie devant lui:
« Eh bien, je pense que je vais le devenir ! ».
En promenant son regard autour de nous, il continue :
« Vous savez, vous avez une belle église. »
Prenant la balle au bond, je lui demande :
« Aimeriez-vous la visiter ? »
« Je vais porter mes livres et mes objets à l’auto avant… »
Notre jeune du cégep est parti remettre son précieux butin dans sa voiture… mais n’est pas revenu.
Au fond, ce n’est pas grave.
J’étais heureux.
Au contact des personnes et des conversations improvisées au gré des évènements, le jour prend des couleurs et nous fait vivre de nouveau. Pas vrai ?
Yves Charron, libraire paroissial
Propos recueillis par André LaRose