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Un Dieu qui se laisse approcher


Réflexion du dimanche 8 janvier 2023

Épiphanie du Seigneur


Les lectures de la fête d’aujourd’hui nous présentent trois de ces choix qu’ont dû faire les mages, Hérode et les scribes de ce temps, mais aussi, les croyants (-tes) sur leur chemin vers Dieu.


Le premier de ces choix se joue entre la peur et la joie. Devant le Messie qui vient de naître, les autorités civiles et religieuses de Jérusalem ont pris le sentier de la peur: ils y ont vu une menace à l’autorité en place. Ils s’accrochent au pouvoir et veulent éliminer Jésus. Les mages, eux, ont pris la direction opposée: quand ils ont vu l’étoile, ils ont eu une très grande joie. Ils ont certainement désiré trouver celui pour qui ils s’étaient mis en route.


Le deuxième choix nous fera ou bien nous attacher à nos possessions, ou bien nous ouvrir pour un don sans calcul. On voit ici un contraste entre l’avarice d’Hérode et la générosité des mages qui ont apporté pour l’enfant ce qui à leurs yeux étaient le plus précieux. Marie aussi a choisi le don. Elle aurait bien pu refuser d’accueillir ces visiteurs étrangers et garder Jésus pour elle toute seule. Au contraire, elle l’a offert à l’adoration des gens qui n’étaient même pas de sa religion. Et nous quelle est notre attitude avec le trésor qu’est le Christ? Le gardons-nous pour les initiés de nos églises? Acceptons-nous de le partager avec ceux qui le cherchent? Désirons-nous communiquer les grâces que nous avons reçues de Dieu librement?


Le troisième choix suppose un déplacement. Les mages se sont mis en route alors que les Juifs de Jérusalem sont restés tranquillement chez eux. Les premiers ont franchi des barrières de langues, de culture, de distance, de classe sociale, de croyances, d’âge, etc. Les seconds ont aimé mieux rester dans du connu, fermés à la nouveauté et aux surprises de Dieu. Le Saint-Père, lui, depuis le début de son pontificat, nous invite à sortir, d’aller vers les périphéries, de ne pas rester dans nos petits groupes de semblables, mais d’accepter de marcher avec des gens différents, de les écouter, d’essayer de les comprendre même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec eux. Pour ce faire, certains sont allés à l’autre bout du monde, guidés par une étoile apparue dans le ciel de leur cœur et les envoyant en mission. D’autres ont suivi cet astre qui s’est arrêté au-dessus de la maison de leurs voisins immigrants ou d’un membre de la famille que les autres ont exclu, et c’est là qu’ils ont trouvé le Christ qui les attendait.


L’Épiphanie est la fête d’un Dieu qui se laisse approcher et découvrir par les chercheurs (-ses) de sens de toutes les cultures et de tous les temps. Des signes dans nos vies nous mèneront à Lui, et nous le reconnaîtrons à la joie de l’avoir trouvé.



L’abbé Jean-Marie Proulx


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