Se convertir chaque jour

Réflexion sur l’évangile du 22 janvier, 3e dimanche du temps ordinaire
Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus se retire en Galilée, «carrefour des païens». Des gens de toutes races et de toutes les religions, croyants et incroyants y habitent. Or, c’est pour tout le monde que Jésus est venu. Le Christ est sauveur de tous. L’Église d’aujourd’hui n’a rien de vraiment neuf à y ajouter.
Ce message est à deux volets. Il appelle à 1) se convertir 2) pour accueillir le royaume de Dieu. Le désir d’accueillir le Royaume et d’en devenir membre donne sens à la conversion, mais la conversion est incontournable. Et, tous nous avons à nous tourner vers le Seigneur parce que la grâce vient de Lui. Il nous dit dans Saint Jean: «Sans Moi, vous ne pouvez rien faire.» Plus on prend de l’âge, plus on s’aperçoit que c’est vrai. C’est en Lui, le Christ, que résident toutes les richesses que Dieu a à nous donner. Il «est», dans sa propre personne, le Royaume de Dieu qui se fait «tout proche» de nous.
Se convertir, c’est dire non aux ténèbres et oui à la lumière, c’est rejeter le mal et rechercher le bien; c’est repousser les façons de vivre du «monde mauvais» et adopter la façon de vivre du Christ et de son Évangile. Au départ, la conversion implique un acte ferme d’option pour Dieu qui, par la suite se concrétise tout au long de la vie. On n’a jamais fini de se convertir, parce qu’on n’a jamais fini d’implanter en soi les façons de vivre de Dieu, prêchées par le Christ.
Une illusion nous guette, nous chrétiens (-nes) de vieilles souches, c’est celle de penser que nous sommes convertis parce que nous sommes des baptisés, de croire que nous sommes dispensés de nous convertir chaque jour, parce qu’un jour, l’eau du baptême a été versée sur nous. Il nous faut reprendre la charrue de la conversion à chaque jour et nous laisser guider par l’Esprit du Seigneur pour nous laisser transformer par Lui pour devenir de plus en plus semblables à Lui et communiquer par sa grâce son Amour autour de nous. Puissions-nous en vivre véritablement à sa plus grande gloire.
Abbé Jean-Marie Proulx