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Notre visite à l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange Photoreportage


Dans l’ordre habituel: Dr Roman Meda, optométriste de métier et bénévole au moment de notre visite, Iryna Zhuk, le prêtre Yaroslav Pivtorak qui tient en sa main la lettre de remerciement adressée à nous de Sainte-Thérèse d’Avila, son épouse Emilia, et Marine, la fille d’Iryna. Photo prise devant le sanctuaire de l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange à Montréal.


La crise humanitaire qui sévit actuellement en Ukraine nous touche et nous interpelle tous. Comment pouvons-nous aider? Comment établir un pont avec tant de personnes déplacées en raison de la guerre?


Or, une paroissienne a décidé de faire part de ce qui l’habite.


Fort de son expérience à titre bénévole à l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange à Montréal (depuis la première semaine de mars), Iryna Zhuk a eu l’idée d’en parler un certain jeudi soir à la fin du chapelet médité en faveur de la paix, ici à notre paroisse… qui est aussi la sienne. Tout juste avant notre entrée à la Semaine Sainte. D’abord au Père Tony Solano et ensuite à Jean-François Fournier, notre président d’Assemblée de Fabrique.


Vous avez certainement vu Iryna à la messe le dimanche à Sainte-Thérèse d’Avila, soit à la chorale dans le chœur d’église avec les autres chanteurs ou parmi les fidèles dans la nef avec sa fille Marine de 7 ans. Pas vrai?


Notre élan d’entraide pour l’Ukraine s’organise rapidement. Renée Lefebvre au secrétariat prépare les affiches pour les quatre bacs de rangement qui serviront à recueillir les dons des paroissiens aux portes d’entrée de l’église STA. La liste des articles de première nécessité que nous fournit madame Zhuk en provenance de l’Église catholique ukrainienne (et qui a été revue par une infirmière clinicienne et un médecin parmi nos connaissances) brosse un tableau détaillé des besoins les plus urgents: produits médicaux et pharmaceutiques, nécessaires de survie, produits d’hygiène personnelle, nourriture sèche sans cuisson et produits pour les nouveau-nés. Cette demande d’entraide est publiée dans les jours qui suivent sur le site web de la paroisse et annoncée dès le Jeudi Saint lors du prône à la messe en soirée et subséquemment tout au long des célébrations du Triduum Pascal.


Bon nombre de fidèles prennent la liste, entre autres, après le service du Vendredi Saint, nos bénévoles ayant laissé des copies de la liste bien en vue à proximité des bacs sur la balustrade devant le chœur et à l’arrière de l’église STA.


Selon l’aveu même de Julie Marcotte, membre du personnel de soutien, «la collecte s’est faite en douceur sans que l’on sache qui a déposé tel effet ou tel article; ça m’a vraiment touchée. Et puis, au fur et à mesure, Réjean (Nadeau) a vidé les bacs et a transporté les sacs d’articles dans la salle Sainte-Thérèse (au sous-sol du presbytère) et là, peu de temps après, il a tout rangé dans des boîtes de carton, tout prêt pour notre envoi à Montréal.»



De gauche à droite: Iryna Zhuk, Réjean Nadeau, marguillier, Marine, la fille d’Iryna, Julie Marcotte, membre du personnel de soutien, et Jean-François Fournier, président d’Assemblée de Fabrique de la paroisse lors de notre départ de l’église Sainte-Thérèse d’Avila (lundi 9 mai).


Or, ce lundi 9 mai en soirée, nous avons chargé la voiture de madame Zhuk — environ 30 sacs rangés dans une quinzaine de boîtes, avec en plus un sac de couchage — pour nous rendre par un temps radieux à l’Église catholique ukrainienne. Elle est située sur la rue Iberville, dans le quartier Sainte-Marie, au Centre-Sud à Montréal. Sur place, le prêtre Yaroslav Pivtorak nous fait la visite de leur belle église centenaire. Étant curieux de nature, je me laisse séduire par la beauté et le charme de ce lieu béni. À la place de statues, de vitraux et une croix que nous avons l’habitude de voir dans nos églises catholiques latines romaines, nous voyons autour du sanctuaire de l’église Saint-Michel, une cloison amovible, un treillis de guirlandes et de feuillage en bois peint, sur lequel nous retrouvons des icônes du Christ pantocrator (Jésus Christ en gloire), de Marie sous le vocable de Mère de Dieu, d’un bon nombre d’Apôtres, dont saint Pierre, également saint Nicolas et bien sûr de Saint-Michel Archange. Cette iconostase sépare la nef du sanctuaire où se tient le clergé, comme nous explique le Père Yaroslav, mais s’ouvre aux fidèles rassemblés lors des célébrations eucharistiques. Les traditions orthodoxes et catholiques se côtoient en Ukraine, d’où le rapprochement entre les deux dans la manière de vivre leur foi.


Dans l’ordre habituel: André LaRose, Iryna Zhuk et sa fille de 7 ans, Marine, le prêtre Yaroslav Pivtorak et son épouse Emilia. Photo prise devant l’iconostase, une cloison amovible qui sépare la nef du sanctuaire où se tient le clergé. Église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange à Montréal.


Le pasteur me présente son épouse Emilia. Ils sont parents de quatre enfants; la famille est arrivée au Québec il y a sept ans. J’en profite à ce moment-là pour lui remettre, au nom de la paroisse Sainte-Thérèse d’Avila, une enveloppe avec quelques billets et de la monnaie pour un montant de 168$ recueillis à même les bacs dans notre église. Dans son français, disons fonctionnel, Emilia déploie son franc-parler avec maints gestes pour nous faire comprendre tout le branle-bas et les péripéties vécues depuis trois mois dans l’organisation des horaires des bénévoles afin d’accueillir, trier et rempaqueter les dons qui proviennent de partout, sans compter les effectifs pour répondre au téléphone à toute heure de jour. Iryna me confie que parmi les bénévoles qui viennent aider, il y a bien sûr «des Ukrainiens, mais aussi des Québécois, des Russes (eh bien, oui), des Polonais et des Moldaves». Et comme bon nombre de personnes ont pris conscience des besoins grâce aux reportages télévisés aux heures de grande écoute, ils ont reçu — tenez-vous bien — une quantité impressionnante de nourriture, entre autres, pour chats et pour chiens (en pensant aux personnes qui devaient quitter leur foyer en toute hâte, accompagnées de leur animal préféré). Une petite anecdote parmi d’autres.


Yuliia et son fils de presque 5 mois, Orest, au secrétariat dont la salle est rapidement devenue un lieu d’accueil à l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange. Yuliia et son mari, Igor, frère de Roman, ont été les premiers à organiser la collecte de biens matériels en réponse à la crise humanitaire en Ukraine. Vu l’ampleur de la tâche, ils ont proposé à Yaroslav que la collecte se poursuive sous l’égide de la paroisse.


Leur plus grand souci était «d’assurer la logistique dans le transport des boîtes par avion, notamment les articles médicaux et les produits pharmaceutiques à moindre coût», nous dit Dr Roman Meda, optométriste de métier et bénévole au moment de notre visite. Ce qu’ils ont réussi à faire depuis la mi-avril avec un transporteur québécois, à partir de Montréal jusqu`à Varsovie en Pologne, à raison de deux à trois palettes d’articles tous les sept à dix jours; sinon, un conteneur à la fois. Par voie terrestre, ensuite, à des points de chute en Ukraine. Pour d’autres articles un peu moins urgents, ils acheminent leur cargaison par camion jusqu’au port d’Halifax. Chargement ensuite sur un navire qui assure la livraison jusqu’à Hambourg en Allemagne, le tout en cinq jours. Et, pour le dernier trajet sur l’itinéraire, par voie terrestre jusqu’à leur destination.


Arsenii Pivtorak, 19 ans, Marine (fille d’Iryna), Emilia Pivtorak (épouse du pasteur) et Iryna Zhuk. Photo prise au comptoir vestimentaire au sous-sol de la salle paroissiale. Église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange à Montréal.


Bien que fatiguée et ayant les traits tirés, Emilia nous fait visiter leur salle paroissiale (adjacente à l’église) qui est devenue en quelque sorte un entrepôt pour vêtements en provenance notamment des personnes qui habitent dans les quartiers voisins de l’église Saint-Michel. Pourtant, ils n’ont jamais demandé de recevoir de vieux vêtements, mais bon, ils ont choisi d’ouvrir un comptoir vestimentaire au sous-sol de la salle paroissiale pour accommoder les réfugiés ukrainiens qui arrivent dans la métropole. En nous voyant arriver, leur plus jeune fils de 19 ans, Arsenii (se prononce: Arsènie), nous salue amicalement. En apercevant le petit crucifix que je porte autour du cou, il me pose quelques questions dans un français clair, net, étonnamment sans accent:


«Vous avez des enfants?»


«Oui, trois jeunes, qui sont un peu plus vieux que toi.»


«Comment ça, vous, un catholique, avec des enfants? Vous n’êtes pas le Père Tony Solano?»


«Eh bien, non, je suis père de famille, un bénévole, pas le Père Solano.»


«C’est drôle, j’ai préparé la lettre de remerciement pour votre paroisse et quand j’ai vu votre croix, j’ai cru un instant que vous étiez prêtre.»


Emilia Pivtorak (épouse du pasteur), Iryna Zhuk et sa fille Marine devant une statue de la Vierge à l’entrée de l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange.


C’est ainsi que notre visite se termine, heureux d’avoir fait connaissance avec une famille engagée et de nombreux bénévoles qui prennent à cœur cette entraide si nécessaire pour nos frères et sœurs en Ukraine.


Merci Iryna.


Merci, Marine, de nous avoir accompagnés, ta mère et moi, à l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel.


Merci, aux paroissiens à Sainte-Thérèse d’Avila qui ont répondu à notre appel d’entraide.



André LaRose



p. j. Lettre de remerciement de Yaroslav Pivtorak, prêtre



Infolettre 2022.05.11 - Lettre remerciement pour aide humanitaire ukrainienne
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