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Notre premier désert, c’est nous-mêmes!



Réflexion sur l'évangile du 2e dimanche de l'Avent


Pour l’évangéliste Luc, la rencontre de Dieu ne se fait pas en dehors du temps et de l’espace où nous vivons; elle ne se situe pas dans l’indéfini de nos impressions et de nos aspirations, mais au cœur même de la réalité où nous sommes enracinés. Sans doute est-ce déjà le premier enseignement que nous pouvons tirer de cette longue énumération par laquelle saint Luc a cru bon d’introduire la prédication de saint Jean-Baptiste (Lc 3, 1 – 2a). C’est au cœur de l’histoire, de notre propre histoire, dans cet enchevêtrement d’événements heureux et malheureux, dans le décousu de notre quotidien, dans l’incohérence de nous désirs et de nos espérances, que Dieu nous attend.

Inutile, donc, de courir de-ci de-là pour aller à sa rencontre, comme le rappelle Jésus dans d’autres passages des Évangiles. C’est tout à fait inutile, car c’est aujourd’hui, maintenant, ici, qu’il vient nous tendre la main, nous offrir son pardon, nous dévoiler son chemin, si nous acceptons de le suivre. Et c’est là, sans doute, le second enseignement de ce passage de l’Évangile de Luc. Le grand chantier de conversion, ce n’est pas d’abord dans la vie de la société, de l’Église ou de notre voisin qu’il commence, mais dans notre propre vie, dans notre propre jardin intérieur, dans cet espace de liberté et de silence que chacun porte en soi. Notre premier désert, c’est nous-mêmes!

C’est là que la Parole de Jean-Baptiste prend toute sa signification, toute sa force. C’est là qu’il s’agit de préparer un chemin, de raboter, d’aplanir, de redresser, pour que vienne le salut de Dieu. C’est là, dans notre vie de tous les jours, sous l’écorce des choses apparemment les plus banales, dans les profondeurs les plus intimes de notre cœur, que Dieu désire se manifester. C’est en nous, en chacun de nous, qu’il prendra chair et se manifestera, avant la fin des temps.

Quand l’Église nous invite à la conversion, à la suite de Jean-Baptiste, il ne s’agit donc pas d’un petit nettoyage de surface, de se mettre en règle en rafistolant ce qui est bancal dans nos vies. Il s’agit de bien autre chose! Il s’agit de faire de chacun de nous le temple de sa bonté, de sa beauté, de sa vérité! Voilà notre vocation, l’aventure extraordinaire pour laquelle nous avons été créés, dès l’origine du monde.

Père Jerry Tony Solano

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