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Le désir de voir Jésus


Réflexion sur l’évangile du 30 octobre, 31e dimanche du temps ordinaire


Dans l’Évangile, Luc raconte l’histoire de Zachée. Il est mal vu dans sa ville, car il est le chef des collecteurs d’impôts. À l’époque du Christ, ceux-ci étaient particulièrement mal vus, pour deux raisons. Ils percevaient l’impôt pour le compte de l’occupant romain, c’est-à-dire pour des ennemis qui de plus sont païens. Ils avaient par ailleurs la réputation, généralement fondée, de n’être pas très honnêtes.


«Il cherchait à voir qui était Jésus…» (Luc 19, 3) Intérêt? Curiosité? Jésus a une réputation de prophète et de guérisseur; l’intérêt de Zachée pour Jésus peut aller avec une certaine recherche religieuse comme la suite semble le montrer. Il veut voir Jésus, mais il est petit: il court en avant, monte sur un arbre… lui, le chef des publicains.


Jésus leva les yeux et lui dit: «Zachée, descends vite: aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.» (Luc 19, 5) Jésus, ici, l’appelle par son nom; il choisit de loger chez lui. Zachée descend en hâte et le reçoit chez lui, plein de joie. Et tout le monde murmure: il y a de si bons juifs, à Jéricho… aller loger chez un pécheur.


Et Zachée, debout, dit au Seigneur, devant tout le monde: «Voici, Seigneur: je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus.» (Luc 19, 8) Pas de retour sur le passé, pas de lamentations sur son indignité ou sur les péchés qu’il a commis, il y a seulement l’intelligence de la charité: je donne la moitié de mes biens aux pauvres, je rends au quadruple.


Jésus déclare aux assistants: «Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.» (Luc 19, 10) Le mot «pardon» n’est pas prononcé, mais celui de «salut». Le pardon est un des éléments essentiels du salut.


Nous avons là un récit de conversion. Il y a un appel en Zachée, le désir de voir Jésus; il est attiré par Jésus et la suite du texte montre que ce n’est pas une simple curiosité, il y a probablement un repentir plus ou moins conscient; il y a en tout cas chez lui une générosité foncière. Son désir est dépassé, comblé par le Fils de l’homme. Jésus peut tirer jusqu’au bout les conséquences de la grâce qu’il incarne: il est le Seigneur, il est venu chercher et sauver ce qui était perdu.


Père Tony Solano

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