L’ANNONCE DE LA RÉSURRECTION

Réflexion sur l’évangile du 9 avril, Dimanche de la Résurrection du Seigneur
Curieusement, ces passages de l’Écriture ne mettent pas en scène Jésus ressuscité lui-même, mais elles évoquent plutôt l’histoire de divers témoignages sur la résurrection. Alors que les Évangiles nous avaient habitués à entendre Jésus parler à la première personne, à le suivre sur les chemins de Galilée et de Judée, voilà que, au moment le plus important, Jésus semble vouloir se dérober, laisser toute la place à ceux qui l’ont suivi.
Ce que voit Marie-Madeleine, c’est la pierre enlevée du tombeau. Et c’est cela qu’elle annonce aux disciples Pierre et Jean. Ceux-ci se précipitent sur les lieux et ne peuvent que constater les faits. Ils voient le linceul et le linge qui avait recouvert la tête, posés là. Mais Lui, ils ne l’ont pas encore vu. Cela viendra plus tard. Pour le moment, ils sont là devant l’incompréhensible, l’improbable, suspendus au silence de ces choses qui ne parlent pas et qui, pourtant, par leur seule présence, portent déjà témoignage à la vérité.
Pour eux commence alors un chemin, le chemin de la foi sur lequel Jean, de nouveau, est le plus rapide: «Il vit et il crut», nous dit le texte. Et l’évangéliste s’explique en prenant à témoin les Écritures qui, jusque-là, ne leur avaient pas encore été dévoilées. Ce chemin de la foi, l’apôtre Pierre, à son tour, en suivra le parcours. Lui aussi, dans le passage des Actes, fera appel au témoignage des Écritures, que la résurrection de Jésus vient de lui révéler dans une profondeur insoupçonnée. C’est sur ce double témoignage — celui des Écritures et celui de la Tradition qui nous fut transmise par les apôtres et leurs successeurs — qu’est fondée la foi de l’Église, notre foi.
L’annonce de la résurrection n’est pas le récit d’un miracle plus grand et plus merveilleux que les autres. Ce que les apôtres veulent nous transmettre à travers l’Église, c’est une vocation. Et cette vocation, ce chemin de vie nouvelle, c’est que «morts avec le Christ», nous sommes «ressuscités avec lui». C’est dans la mesure où nous mettrons nos pas dans les siens, où nos mains deviendront les siennes, c’est lorsque notre regard se remplira de sa compassion et que nous aimerions nos frères et nos sœurs, comme il nous a aimés, c’est alors que notre vie sera «cachée, avec le Christ, en Dieu». C’est en le laissant nous transformer, nous remodeler à son image, nous conformer à sa Passion, que nous entrerons «avec lui en pleine gloire».
Tony Solano, prêtre