FIDÈLE À SON PÈRE JUSQU’AU BOUT

Réflexion sur l’évangile du 2 avril, Dimanche des Rameaux et de la Passion
Jésus reste muet face aux accusations et aux mauvais traitements. Nous comprenons qu’une prise de parole aurait été inutile. Le silence de Jésus est le signe d’un très grand amour. Par ce silence, Jésus manifeste la profondeur de son attachement à ceux et celles pour qui il consent à souffrir et mourir. Bien des parents ont vécu et vivent cette façon d’aimer. Les paroles seraient inutiles. Elles feraient plus de mal que de bien. Reste à aimer en silence.
À quelques reprises cependant, il prend la parole. Ses interventions sont brèves. «Prenez, mangez; ceci est mon corps.» «Buvez-en tous, ceci est mon sang.» Ce geste motivé par l’amour deviendra réel dans les douleurs de sa passion. «Pas de plus grand amour que de donner sa vie.» Au moment de sa passion, Jésus est abandonné par les siens. À trois reprises, il est renié par celui qui lui avait dit qu’il ne l’abandonnerait jamais et Judas le vend pour de l’argent. La réponse de Jésus: «Mon ami, fais ta besogne.» Mon ami, parce que son amour est indéfectible. Il l’est aussi pour chacun d’entre nous.
Les quelques paroles qu’Il adresse à son Père sont très révélatrices. «Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi! Cependant, non pas ce que je veux, mais comme tu veux.» St-Matthieu parle d’angoisse et de tristesse à en mourir. Mais Jésus restera fidèle à son Père jusqu’au bout, ce qui ne l’empêche pas d’implorer de tout son être: «S’il est possible…» Une autre parole de Jésus attire notre attention. Elle a été prononcée sur la croix: «Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» Ces mots expriment la pénible et profonde solitude dans laquelle est le Christ au moment de mourir.
Il aura fallu la souffrance, le rejet, la solitude et la mort pour que le Christ naisse à la résurrection. Ce chemin de résurrection est aussi le nôtre. Mais, il nous faudra aussi prendre part à son abaissement. «Le disciple n’est pas au-dessus de son maître.» Ce mystère est grand. Heureux sommes-nous de pouvoir en vivre dès maintenant dans l’espérance d’aller rejoindre ceux et celles qui nous ont donné la vie et qui nous attendent dans l’éternité bienheureuse.
Jean-Marie Proulx, prêtre