Le samedi saint est le jour du grand silence : les cloches des églises sont muettes, aucune célébration n’a lieu avant la Vigile Pascale, les églises sont plongées dans le noir.

Le Samedi saint est ce linge étendu sur nous du deuil, du grand silence, du vide et de l'anéantissement où nous foulons notre désespoir comme la grappe pressée de la promesse d'où sortira la vie au cours de la nuit pascale.

Pris entre les deux rives de l'office des ténèbres qui jouxte la mort et de la joie baptismale de la vigile pascale qui jouxte la Résurrection, nous marchons dans cette obscurité lumineuse de la foi qui n'a plus de signes, abandonnée à sa seule force qui est toute la grandeur de son union à Dieu.

Alors se fait jour en nous l'épreuve du silence et de la nuit de la foi nécessaire à notre purification intérieure et rappelant l'amertume du vinaigre et le bois purifiant de l'hysope offerts au Christ agonisant comme les prémices de ce passage de l'homme en Dieu et de son abandon sans condition.

Nathalie Nabert, doyenne de faculté de lettres de l'Institut catholique de Paris entre 1995 et 2007.

Source : https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Samedi-saint/Le-silence-du-Samedi-saint